Accompagnement vers l’emploi par les pairs pour les personnes vivant avec la schizophrénie et les psychoses apparentées
Le présent projet de recherche participatif a été instigué par la Société Québécoise de la Schizophrénie (SQS) qui a développé des collaborations avec des chercheurs pour les accompagner dans l’évaluation scientifique de leur nouveau programme de pair-aidance. La SQS est un organisme à but non lucratif ayant comme mission d’améliorer la qualité de vie des personnes touchées par la schizophrénie et les psychoses apparentées (ci-après schizophrénie). Leur nouveau programme de pair-aidance vise à contribuer au rétablissement par l’emploi de ces personnes.
La problématique que ce programme aspire à résoudre concerne l’inclusion socio- professionnelle des personnes vivant avec la schizophrénie. Bien que la majorité de ces personnes soit capable et motivée à travailler, ce n’est qu’environ 20% de celles-ci qui réussit à obtenir et maintenir un emploi selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation Internationale du Travail (OIT). De plus, leur maintien en emploi moyen est estimé à 8 mois, ce qui est bien en-deçà de la population générale qui conserve un emploi pendant 8.5 années en moyenne. Avec une pénurie de main-d’œuvre qui persiste dans certains secteurs (p. ex. santé, éducation, construction), il est impensable d’exclure autant de personnes du marché du travail sur la base d’incapacités. La prévalence pour la schizophrénie est estimée à 1%, et jusqu’à 3% pour les psychoses apparentées, ce qui représente 1,5 millions de Canadiens et Canadiennes qui peuvent contribuer à la santé économique du pays. Leur intégration en emploi est même profitable pour les employeurs puisqu’un retour sur investissement est estimé entre 2 à 7 fois plus grand que le coût des mesures d’aménagements (p. ex. horaire flexible, consignes écrites, pauses divisées en périodes plus fréquentes).
Or, de nombreux obstacles parsèment l’accès à l’emploi des personnes vivant avec la schizophrénie (p. ex. stigma, discrimination), ce qui nuit à leur rétablissement. Leur situation professionnelle précaire les empêche d’accéder aux bénéfices psychologiques du travail comme le sentiment de contribution, d’utilité sociale, d’autonomie, et d’indépendance.
Grâce à son expertise expérientielle, la SQS est un témoin direct du manque d’accompagnement vers l’emploi pour les personnes vivant avec la schizophrénie. C’est pour cette raison que l’organisme a mis sur pied un programme de pair-aidance visant spécifiquement le rétablissement par l’accession à la vie active. Les pairs-aidants sont des professionnels possédant une expertise expérientielle et une formation accréditée pour soutenir et mentorer les personnes vivant des problématiques similaires à celles qu’ils ont vécu. Les pairs-aidants utilisent leur expérience vécue pour aider les personnes vivant avec la schizophrénie à surmonter les obstacles à leur rétablissement et atteindre leurs objectifs. Ils représentent des modèles positifs d’espoir et de rétablissement. La pair-aidance est une approche reconnue dans le rétablissement clinique, mais peu d’études se sont penchées sur son utilité dans l’accompagnement vers l’emploi. Simmons et al. (2023) ont obtenu des résultats encourageants en intégrant des pairs-aidants à un programme basé sur les données probantes de support à l’emploi (c.-à-d., Individual Placement and Support-IPS) auprès de 116 jeunes en Australie. Leur étude pilote suggère que l’intégration de pairs-aidants semble bénéfique puisque 46,6% ont pu obtenir un emploi et la moitié d’entre eux l’ont conservé pendant au moins 6 mois. Aux États-Unis, Üstel et al. (2021) ont formé 8 pairs-aidants à offrir un entraînement aux entrevues d’embauche utilisant la réalité virtuelle à des personnes vivant avec un trouble mental sévère (p. ex. schizophrénie). Les résultats de leur étude qualitative indiquent que les pairs-aidants rapportent avoir l’impression de renforcer les services d’employabilité et d’apporter certains avantages, comme le dévoilement d’expériences partagées et la modélisation de compétences, de professionnalisme et de persévérance. Du côté des personnes vivant avec un trouble mental sévère, ceux-ci ont rapporté dans une autre étude qualitative menée aux États-Unis (2021) qu’ils ont perçu l’approche de la pair-aidance dans l’accompagnement en emploi comme permettant entre autres de construire des relations égalitaires, sans jugement et centrée sur la personne instillant l’espoir. Il demeure incertain si ces résultats sont généralisables au contexte québécois, et les mécanismes sous-jacents l’intégration de la pair-aidance dans les services d’employabilité restent à explorer.
Puisque l’emploi est identifié comme l’objectif personnel principal de la grande majorité des personnes vivant avec la schizophrénie, que le travail est officiellement reconnu comme un déterminant social de la santé, que l’accès à des emplois de qualité représente un des 17 objectifs de développement durable des Nations Unies et que l’accès et le maintien à l’emploi et au travail représente une des thématiques de Société Inclusive, il appert indéniablement urgent de mieux répondre au besoin d’accompagnement vers l’emploi des personnes vivant avec la schizophrénie.
L’objectif général de ce projet est ainsi de mettre en œuvre et d’évaluer le programme de pair- aidance de la SQS afin de réduire les obstacles rencontrés par les personnes vivant avec la schizophrénie dans leur cheminement vers l’emploi. Plus spécifiquement, nous visons à explorer les mécanismes sous-jacents des trajectoires d’accompagnement vers l’emploi par des pairs-aidants pour les personnes vivant avec la schizophrénie.
État d'avancement global
Approbation éthique
Pair-aidance vers l’emploi
Collecte de données
Analyse et interprétation des résultats
Mobilisation des connaissances
Partenaires
Membres de l'équipe
Chercheurs et chercheuses principaux :
– Geneviève Sauvé, Centre de recherche Douglas, Université du Québec à Montréal (UQAM)
– Amal Abdel-Baki, Centre de recherche du CHUM, Université de Montréal (UdeM)
Partenaire principal :
– Denis Tremblay, Société Québécoise de la Schizophrénie
Personne avec un savoir expérientiel :
– Simon Longpré
Autres membres de l’équipe et affiliations :
– Tania Leduc Coordonnatrice, Société Québécoise de la Schizophrénie
– Carole Kermaec Coordonnatrice, Société Québécoise de la Schizophrénie
– Srividya Iyer Chercheuse, Centre de recherche Douglas, Professeure, Université McGill
– Denis Tremblay Directeur général, Société Québécoise de la Schizophrénie
– Stéphanie Lainesse, Paire-aidante, Société Québécoise de la Schizophrénie
– Hann-Dolf Jean-Jacques, Pair-aidant, Société Québécoise de la Schizophrénie
– Joseph-Antoine Echegaray, Pair-aidant, Société Québécoise de la Schizophrénie
– Chad Chouinard, Pair-aidant, Société Québécoise de la Schizophrénie
Secteurs scientifiques
Thèmes
Phases d'innovation
- Émergence, Expérimentation
Tous les projets
- Accès à l’information et à sa compréhension pour une société inclusive
- Accompagnement vers l’emploi par les pairs pour les personnes vivant avec la schizophrénie et les psychoses apparentées
- Activité physique adaptée pour les organisations communautaires
- Améliorer l’accessibilité de l’information et de la communication au Musée des beaux-arts de Montréal
- Améliorer la qualité de vie et la participation sociale des personnes en situation de handicap : identification des besoins à intégrer aux applications mobiles
- Apprentissage de la conduite automobile chez les adolescents et jeunes adultes ayant des incapacités : Soutien à l’élaboration d’un processus d’accompagnement basé sur les facteurs favorisant la conduite et l’autodétermination
- Autisme et vieillissement : analyse des indicateurs de santé et de bien-être des personnes
- Besoins technologiques des para-athlètes
- CARE PLAY (Community And REsearch PLAYing together) : Quand acteurs du milieu et chercheurs jouent ensemble et mobilisent des outils de transfert des connaissances en « littératie physique » pour les enfants ayant des incapacités au Québec
- Co-construction d’outils favorisants des environnements inclusifs pour la participation sociale des personnes de la diversité sexuelle et de la pluralité de genre ayant des incapacités
- Co-construction d’un cours de danse adaptée dans la communauté pour les enfants avec la paralysie cérébrale : Faire tomber les barrières
- Co-construction d’un programme de formation continue des acteurs municipaux en lien avec les plans d’action d’accessibilité universelle
- Co-création d’un dispositif d’assistance pour la navigation Internet pour les personnes ayant des déficiences visuelles
- Co-création d’une expérience ludique dans un espace théâtral accessible et inclusif : le cas du Centre Segal des arts de la scène
- Co-développement d’activités intergénérationnelles pour rompre avec l’âgisme et soutenir la participation sociale des personnes vivant avec les séquelles d‘un traumatisme craniocérébral
- Co-développement d’ateliers en milieu communautaire pour favoriser la connaissance de soi et la communication des adolescents avec un TDL
- Co-développement d’ateliers pour promouvoir le bien- être psychologique après un accident vasculaire cérébral
- Co-développement d’une formation à l’écoute active pour les bénévoles d’Autisme Soutien
- Comprendre et faire comprendre : Opérationnaliser un outil immersif de design fiction pour favoriser la participation sociale des personnes en situation de surdité
- Connexion Spectrum : la sexualité et les saines relations
- Contraintes biomécaniques du basketball en fauteuil roulant
- Étude de cas en surdicécité visant à tester la faisabilité clinique, sociale et économique de nouvelles modalités de communication en face-à-face et à distance
- Exploration des facteurs sociocognitifs sous-jacents à la navigation pédestre après un traumatisme craniocérébral chronique modéré ou sévère (TCms) à l’aide de la réalité virtuelle
- Formation du personnel et activité physique adaptée
- Formation et familiarisation à l’utilisation du réseau régulier de transport en commun : un état de la situation des besoins et des ressources pour les personnes ayant des incapacités.
- Formation/entrainement pour faciliter l’utilisation des réseaux de bus et de métro accessibles par des personnes ayant des limitations fonctionnelles motrices
- Identifier les habiletés motrices fondamentales pour les utilisateurs de fauteuils roulants manuels pédiatriques : un pas de plus vers le développement d’un programme d’éducation physique inclusif et la participation sociale
- Impacts d’orthèses robotisées des membres supérieurs
- Inclusion sociale par l’activité physique en plein air chez les enfants atteints de trouble de développement de la coordination
- Intelligence artificielle pour les personnes ayant la maladie de Parkinson
- La Brigade d’entraide : vecteur d’un chez-soi stable, sécuritaire et sain.
- Le Café-IN : carrefour d’échange et de partages pour l’inclusion sociale des personnes ayant un traumatisme craniocérébral
- Les déterminants d’une expérience inclusive dans des ateliers créatifs : le cas du réseau des Bibliothèques de Montréal
- Mobilisation pour la conception d’un écosystème de soutien adapté aux femmes victimes de violence conjugale et atteintes de traumatisme craniocérébral
- Mon futur chez-moi en 3D – Map It
- Musée et accessibilité au Québec
- Offrir des opportunités d’apprentissage adaptées aux enfants autistes : un levier pour la participation sociale
- Participation sociale des personnes ayant des incapacités dans la dynamique de développement régional inclusif
- Paternité, coparentalité et handicap : quelles sont les expériences vécues des pères en situation de handicap au Québec?
- Perceptions des utilisateurs ayant une déficience visuelle concernant l’utilisation des électroménagers et la nécessité d’améliorer la connaissance ou l’expérience utilisateur pour des innovations futures
- Pour une salle de classe inclusive
- Projet ceinture intelligente – Smartbelt
- Promouvoir l’audiodiversité : le droit à la (juste) représentation de soi dans les médias
- Recherche-action pour l’implantation d’un programme de valorisation de prothèses auditives offert dans la communauté et s’adressant aux personnes âgées présentant une perte auditive
- Recommandations pour une solution numérique inclusive d’aide au budget destinée aux personnes présentant un traumatisme craniocérébral.
- Réfléchir pour agir ensemble en formation et en sensibilisation
- Sans tabous : S’unir pour l’inclusion du vécu et des besoins sexuels des adultes avec incapacités motrices en sexologie et réadaptation
- Sentiers de randonnée : vers une classification accessible
- Soutenir ensemble la mobilité d’ainés présentant des incapacités: comment favoriser leur utilisation du transport en commun et leur participation sociale?
- Spina-Bifida et vieillissement : co-développement d’une boîte à outils
- Sport et réadaptation
- Une étude exploratoire de l’accessibilité des femmes Sourdes et malentendantes aux services sociaux
- Unité d’apprentissage et environnement de travail inclusif
- Utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) d’usage courant par les personnes ayant une surdité
- Valoriser les pratiques quotidiennes des parents d’enfants ayant des particularités développementales : la créativité parentale comme moteur d’inclusion sociale
- Visitabilité des commerces
- Évaluation des exigences biomécaniques et physiologiques du ski paranordique