Connexion Spectrum : la sexualité et les saines relations

Problématique

La littérature démontre que les personnes autistes peuvent avoir les mêmes intérêts que les autres pour les rencontres et les relations intimes. Par ailleurs, les personnes neurodivergentes et autistes peuvent également être plus à risque d’abus, en raison de facteurs incluant leur développement neurobiologique, les traumatismes passés et les risques socio-affectifs. Plus précisément pour les personnes autistes, on estime qu’elles sont deux fois plus à risque d’être victime de violence psychologique, physique et sexuelle que les personnes neurotypiques. Des auteur.es proposent que cette vulnérabilité pourrait notamment être attribuable à des difficultés au niveau des interactions sociales et à un manque de connaissances en matière de relation amoureuse et de sexualité. À ce jour, il existe peu de programmes d’éducation sexuelle appropriée pour la population autiste sans déficience intellectuelle. Une lacune particulière concerne l’identité de genre et l’orientation sexuelle, alors que la littérature a montré qu’il existe une prévalence accrue de diverses identités sexuelles et de genre au sein des communautés autistes. Certains outils ont été développés dans les dernières années afin de soutenir les intervenant.es dans leurs interventions au sujet de la sexualité auprès des personnes autistes, tel que le Guide de sexualité et la trousse d’outils du CIÉSCAN sur la promotion de la santé sexuelle auprès des jeunes autistes. Cependant, le manque à gagner concerne la disponibilité d’un programme de groupe, manualisé et clé en main pour les intervenant.es, qui intègre les connaissances à jour en couvrant l’ensemble des thématiques reliées aux aspects relationnels, socio-émotionnel et sexuel, avec un niveau de précisions avancé et des ateliers pratiques. La modalité de groupe permet à la fois efficacité et un avantage concernant les coûts/bénéfices pour les organisations. En parallèle à cette problématique, les intervenant.es offrant les programmes d’éducation à la sexualité ont un faible sentiment de compétence pour aborder ces sujets. Elles et ils ont besoin d’être davantage outillé.es et formé.es sur les thématiques en lien avec la sexualité chez les personnes autistes, plus particulièrement l’identité de genre et l’orientation sexuelle, puis concernant les meilleures modalités pour aborder ces thématiques avec les personnes autistes.

Besoin des partenaires

Une rencontre de consultation auprès des intervenant.es du partenaire principal a permis de discuter de leurs besoins ainsi que ceux des jeunes adultes autistes en lien avec la sexualité, l’éducation sexuelle et l’accompagnement spécifique à cette clientèle. Une seconde rencontre de discussion auprès d’un groupe de jeunes adultes autistes a été réalisée en collaboration avec le partenaire principal pour discuter de leurs besoins en matière d’éducation à la sexualité. Tout d’abord, le besoin d’avoir un programme d’éducation aux saines relations et à la sexualité a été confirmé par l’ensemble du groupe. Les besoins soulevés par les personnes autistes ont mis de l’avant l’importance d’aborder les aspects relationnels et socio-émotionnels en plus de la sexualité, en abordant plus concrètement certains thèmes tels que: une relation amoureuse au quotidien, détecter les réelles motivations, les différences culturelles, la séduction et le «dating», les relations entre neurotypiques et neurodivergents, la pluralité des genres, les diverses façons de vivre sa sexualité, un lexique à jour, la pornographie et la comparaison avec la vraie vie et ce qui est légal et illégal en terme de pratiques sexuelles. En plus des thématiques, les discussions ont permis de soulever le besoin des adultes autistes d’avoir un programme de groupe en présentiel, qui inclut à la fois de la théorie et des activités pratiques avec du matériel pour mieux intégrer les apprentissages. De leur côté, les intervenant.es ont soulevé leur manque de connaissances et d’aisance pour aborder certains sujets en lien avec la sexualité. Ils et elles auraient besoin d’une formation leur permettant de bien connaitre la théorie à aborder avec la clientèle et les modalités gagnantes pour les aborder. En résumé, le partenaire principal a besoin d’un programme d’éducation aux relations saines et à la sexualité qui répond aux besoins actuels de leur clientèle (jeunes adultes autistes). Il veut également obtenir une formation qui permettrait aux intervenant.es de s’approprier le contenu, et ainsi de ne pas dépendre d’un.e expert.e externe pour offrir l’éducation à la sexualité, ce qui faciliterait l’organisation des services, diminuerait les coûts, permettrait d’avoir des multiplicateurs pour l’offrir sur différents territoires et améliorerait le suivi post-formation des adultes autistes fréquentant l’organisme. Objectif : En réponse à ces besoins, un programme d’éducation aux saines relations et à la sexualité pour les autistes et un programme d’accompagnement pour les animateurs et animatrices en éducation à la sexualité auprès d’adultes autistes ont été élaborés en français et en anglais.

L’objectif du projet est maintenant d’implanter et d’évaluer ces programmes.

État d'avancement global
Élaboration des programmes et du protocole de recherche
Recrutement des participants pour le projet-pilote
Implantation des programmes (projet-pilote)
Analyse des résultats du projet-pilote
Modifications des programmes
Phase d’implantation initiale
Partenaires
Membres de l'équipe

Chercheuses principales :
– Sophie Higgins, IU-DITSA, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
– Elsa Gilbert, RISUQ, Réseau 1 Québec, RTSA, Université du Québec à Rimouski

Partenaire principal :
– Marie-Claude Leblanc, Autisme sans limites

Personne avec un savoir expérientiel:
– Chloé Beaulieu
– Catherine Bouchard-Tremblay

Autres membres de l’équipe et affiliations :
– Marie-Hélène Ayotte Co-chercheure, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
– Judy-Ann Connelly Co-chercheure, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
– Pascale Castonguay, Coordonnatrice, Réseau national d’expertise en trouble du spectre de l’autisme (RNETSA)
– Nathalie Garcin Psychologue, Directrice générale, Clinique Spectrum
– Hayley Vininsky Ph.D., BCBA, Educational psychology, Superviseure clinique, Clinique Spectrum
– Stephanie Mitelman Sexologue et chargée de cours, Sexpressions, Concordia University et membre du conseil d’administration du Réseau de la santé sexuelle du Québec
– Pascale Robins Analyste du comportement, Clinique Spectrum
– Katja Kathol Educational consultant, Sex Ed Mart et membre du conseil d’administration du Réseau de la santé sexuelle du Québec

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