Formation/entrainement pour faciliter l’utilisation des réseaux de bus et de métro accessibles par des personnes ayant des limitations fonctionnelles motrices

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Le transport en commun permet de participer à des activités sociales, de travail, etc. Les personnes ayant des limitations fonctionnelles peuvent bénéficier d’un service de transport adapté qui, bien qu’essentiel, présente des limites. Par ailleurs, les diverses mesures législatives visant la mise en accessibilité de l’environnement bâti et des transports collectifs depuis les années 2000 ont contribué à améliorer les modalités de déplacements. Dans la foulée, la Société de transport de Montréal (STM) a engagé d’importantes ressources afin de rendre son réseau plus universellement accessible: autobus à plancher bas avec rampe, installation d’ascenseurs dans les stations de métro. Malgré ces améliorations, plusieurs utilisateurs actuels du transport adapté hésitent à utiliser le transport régulier. De plus, la clientèle du transport adapté ne reçoit pas de formation pour l’utilisation du transport régulier, dans le cadre des services de santé ou lors du parcours scolaire. Pour ces raisons, la STM est à élaborer un programme de formation/entraînement, pouvant favoriser l’utilisation de ses infrastructures par les personnes ayant des limitations motrices. La formation offerte s’inspire de l’approche des programmes d’entrainement à l’utilisation des transports en commun élaborés par d’autres sociétés de transport nordaméricaines (Metrolinx). La STM aimerait que les effets de sa formation soient documentés par la recherche.

Les objectifs du projet sont:

1- Le contenu de la formation et le format utilisé (présentations, accompagnement) sont-ils appropriés pour une clientèle ayant des limitations motrices?

2- Dans quelle mesure la formation facilite-t-elle l’utilisation du transport régulier par des personnes ayant des limitations motrices?

3-  Le questionnaire d’évaluation initiale permet-il d’identifier les besoins au plan des capacités, de mobilité et formation des usagers ayant des limitations motrices?

Jalons:

1- Dépôt du projet au comité d’éthique.

2- Groupe focalisé sur le contenu de la formation.

3- Formation à l’utilisation du transport régulier.

4- Analyses et rapport final.

Résultats

La recherche avait deux objectifs :

  1. Déterminer si le contenu et le format de la formation étaient appropriés pour des personnes vivant avec des déficiences physiques : les chercheurs ont travaillé sur la version préliminaire de la formation et ont proposé des ajustements;
  2. Évaluer si la formation répondait bien au besoin, soit la facilitation de l’utilisation du transport en commun par des personnes vivant avec des déficiences physiques.

Pour le premier objectif, deux groupes d’experts ont assisté à la formation théorique. Le premier groupe était constitué de personnes vivant avec des déficiences physiques alors que le second groupe était constitué de représentants d’organismes communautaires, publics et de cliniciens. Les discussions de groupes ont alors permis d’échanger sur les points positifs et les améliorations possibles. Même si les participants étaient globalement très satisfaits du contenu et du format des ateliers, quelques suggestions ont été faites, tels que la prise en considération des craintes des clients à l’égard de la sécurité et de la fiabilité du transport en commun et l’ajout de contenu sur l’orientation géographique.

Pour le second objectif, deux groupes de six participants (âgées de 18 à 75 ans) ont suivi la formation. Le premier groupe était constitué d’utilisateurs habituels des services de transports adaptés alors que le second groupe n’utilisait pas couramment le transport collectif régulier. Des entrevues ont été menées auprès de chacun des utilisateurs. Pour analyser les résultats issus des entrevues, le processus de production du handicap (PPH) a été mobilisé. Ce processus permettait de distinguer les facteurs qui influencent les décisions quant à l’utilisation (ou non) du transport en commun régulier. Les facteurs suivants influencent la décision d’utiliser le transport en commun régulier ou le transport adapté :

Les facteurs personnels (fatigue, incapacités sensorielles, expériences antérieures, confiance en soi, motivation);

Les habitudes de vie (situation professionnelle, horaire, types d’aide à la mobilité utilisée);

Les facteurs environnementaux relevant de l’environnement social (interactions avec le chauffeur et les autres utilisateurs, foules aux heures de pointe) et de l’environnement physique (le climat, accessibilité du modèle de bus, fiabilité du réseau et de la rampe d’accès, niveau sonore des annonces).

Les participants ont apprécié la formation théorique et pratique. Ils ont particulièrement aimé les mises en situation et recommandent d’en proposer davantage. De plus, ils souhaiteraient pratiquer sur d’autres types d’autobus pour développer leurs stratégies d’apprentissage. Il faut noter que la formation favorise l’autonomie des personnes vivant avec une limitation fonctionnelle dans leurs déplacements, leur procurant une plus grande confiance en soi, un gain de temps ainsi que de faciliter la possibilité de réaliser des activités.

Un article a été publié avec les résultats.

En aout 2023, la STM lançait Mobilité inclusive, son programme d’apprentissage au transport collectif destiné à la clientèle ayant des limitations fonctionnelles. Une intiative qui a été régionalisé en collaboration avec les partenaires du transport collectif de la région métropolitaine. Plus d’info.

Dernière mise à jour : 4 février 2024

Global progress
Team members

Par ordre alphabétique

  • Philippe Archambault, chercheur principal | PhD, erg École de physiothérapie et d’ergothérapie, Université McGill

  • Geneviève Baril, partenaire | Chef de Service, CIUSSS Centre-sud-de-l’Île-de-Montréal – IURDPM

  • Normand Boucher, chercheur principal | École de travail social et de criminologie, Université Laval

  • Nathalie Charbonneau, partenaire | Directrice adjointe, continuum en déficience physique, CIUSSS Centre-sud-de-l’Île-de-Montréal

  • Claire Croteau, co-chercheure | PhD, École d’orthophonie et d’audiologie, Université de Montréal

  • Isabelle Gélinas, co-chercheure | PhD, erg, École de physiothérapie et d’ergothérapie, Université McGill

  • Mathilde Le Bouëdec, partenaire principal | Conseillère corporative – Milieux associatifs, Société de transport de Montréal

  • André Porlier, partenaire principal | Gestionnaire corporatif – Développement durable et Accessibilité, Société de transport de Montréal universelle

  • Marie Turcotte, partenaire | Directrice générale d’Ex aequo

  • Jean-François Filiatrault, étudiant | Doctorant en sociologie à l’université de Montréal
Intersectoral collaboration agent
Scientific sectors
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  • Expérimentation, Appropriation
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