Quelles problématiques peuvent être abordées par un projet de recherche participative ?

Philippe Archambault, Prof. Université McGill et Marc Saint-Onge, coordonnateur Observatoire québécois du loisir

Apprenez-en plus sur les différentes catégories de problématiques auxquelles la recherche participative peut répondre et sur ses méthodes.

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Il y a de nombreux enjeux à faire partie d’un projet de recherche participative. Parmi ces enjeux comme partenaire terrain, je me pose toujours comme question : est-ce que j’ai une bonne problématique, est ce que j’ai quelque chose qui soit suffisamment attractif pour que des gens plus spécialisés viennent en aide à trouver des solutions ? Et si je te posais cette question, Philippe Archambault, chercheur à l’Université McGill, qu’est-ce que ça serait qu’une bonne question de recherche ? A priori, Marc Saint-Onge, toute question que se pose un intervenant comme toi, à l’Observatoire québécois du loisir, ça peut faire un bon projet de recherche. Donc n’importe quel enjeu que tu te poses, on peut traduire ça en un projet de recherche. Quelles seraient les grandes catégories de questions de recherche ? Alors, dans la recherche sur le handicap, sur l’inclusion, on peut considérer comme trois grandes catégories de projets. Une première, ce serait de comprendre une problématique donnée. Une deuxième catégorie, ce serait de créer un nouveau service ou améliorer un service existant. Et une troisième catégorie, ce serait de mesurer l’impact ou l’efficacité de ces services ou cette action là qu’on aurait pu développer. Aurais-tu un exemple concret, précis, à proposer dans le cas d’une action qui a été posée ? Oui, nous à ‘Société inclusive’ on a soutenu une équipe qui s’intéresse à l’accessibilité dans les musées au Québec. Donc, l’équipe a commencé par une revue de littérature pour voir ce qui se faisait dans les musées à travers le monde par rapport à l’accessibilité. Puis ils ont aussi fait des entrevues, des sondages, dans différents musées au Québec pour comprendre les enjeux. Tout ça a donné lieu à des recommandations pour améliorer l’accessibilité pour différentes clientèles. Donc, on parle d’améliorer l’accessibilité, par exemple, pour les personnes en fauteuil roulant, ou les personnes qui ont une déficience visuelle, ou bien des personnes qui ont un trouble du langage. Alors, pour la deuxième catégorie, le projet de créer ou d’améliorer un service, je pense que c’est toi, Marc, qui a été impliqué dans un projet de ce type-là. Oui, c’est un magnifique projet. On est plusieurs partenaires terrain qui avions comme problématique de comment on fait pour savoir si les actions qu’on pose à l’égard de la formation de sensibilisation pour soutenir l’inclusion des personnes handicapées, ça a un effet réel sur le terrain. Et en se posant cette question-là, nos points de repères, on ne les avait pas, ni rien. On a réussi à proposer cette thématique, cette problématique, à des chercheurs qui ont bien voulu nous accompagner dans cet exercice, de trouver des pistes pour améliorer nos formations de sensibilisation. Puis, comment vous avez procédé dans le projet ? On a dans un premier temps, il s’agissait d’abord de se regrouper tous ces partenaires là et les chercheurs pour qu’on puisse convenir d’un projet. Donc les objectifs et tout ce qui s’ensuit, les responsabilités réciproques. Et dans les actions très concrètes, a nous a amenés à faire un inventaire, un scan environnemental de l’ensemble des formations et sessions de sensibilisation qui sont offertes à la grandeur du Québec. De ce scan environnemental, on s’est aperçu qu’il y en avait une très grande panoplie. Ça nous a amenés, avec tout le comité d’une trentaine de partenaires, à se doter, à se donner une perspective qui allait permettre de concrétiser sept projets de recherche. Parmi ces éléments, qui sont les plus marquants, c’est de travailler à mettre en place un comité national qui nous amène à se donner ces moyens et d’aller réellement mesurer les effets sur le terrain, mais aussi à se donner des moyens concrets ensemble pour améliorer nos pratiques. C’est intéressant Marc et une belle suite à un projet. Pour la troisième catégorie de projets de recherche qui est donc d’améliorer les services existants ou de mesurer de mesurer son efficacité, j’ai travaillé avec la Société de transport de Montréal (STM). Eux ont mis sur pied une formation pour les personnes en fauteuil roulant qui veulent apprendre à utiliser les transports en commun, donc l’autobus ou le métro de façon autonome. Donc, ils étaient intéressés à savoir si la formation était efficace. Qu’est ce qui en a résulté ? Quels sont les principaux résultats de cette recherche ? Alors on a mesuré, donc, l’utilisation des transports en commun par les personnes avant et après la formation, en fait deux temps de mesures. On a aussi demandé aux personnes qui ont suivi la formation s’ils avaient apprécié, ce qu’ils avaient trouvé utile dans la formation, ce qu’ils avaient trouvé moins utile. Donc, avec tout ça, on a pu voir les effets directs de la formation. On a pu aussi suggérer des améliorations à la formation à la STM. Puis, de façon très concrète, on a pu mesurer que les gens qui avaient suivi la formation utilisaient davantage l’autobus et le métro et surtout, qui se sentaient beaucoup plus en confiance de le faire de façon autonome, donc des résultats très positifs. Au début, c’était un projet pilote, un projet de formation. Là, c’est devenu un service qui s’appelle Mobilité inclusive, qui est maintenant offert de façon permanente par la STM. Donc, une application concrète qui se traduit par un service dans la réalité et qui est recherché par les personnes. Tout à fait !