Quels moyens pour s’assurer qu’un partenariat est bénéfique pour ses parties ?

François Routhier, Prof. Université Laval, Chercheur au Cirris

On rapporte ici deux moyens à mettre en oeuvre afin de s'assurer d'un partenariat fructueux pour toutes les parties.

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Version LSQ - Langue des signes québécoise
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Bonjour, mon nom est François Routhier, je suis professeur au département de réadaptation de l’Université Laval et également chercheur au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale du CIUSSS de la Capitale-Nationale à Québec. Dans le cadre de la présente capsule, je vous présente deux moyens à mettre en œuvre afin de vous assurer d’un partenariat fructueux où chaque personne et chaque organisation y trouve son compte. Dans un premier temps, il y a le développement d’une entente de partenariat écrite qui permet d’expliciter les besoins qui sont communs aux chercheurs et aux partenaires, et ce, peu importe que les partenaires proviennent du milieu communautaire, d’un palier de gouvernement, d’un milieu clinique ou même d’une entreprise privée. Une telle entente officielle va aider à établir une relation durable qui repose sur des attentes réalistes quant aux engagements, aux rôles et aux responsabilités de chaque personne et de chaque organisation. Ces ententes visent aussi à s’assurer que les partenaires ayant moins de pouvoirs et disposant de moins de ressources reçoivent des avantages justes et équitables dans le cadre de la réalisation du projet commun. L’entente va permettre que ses partenaires aient un pouvoir décisionnel réel dans le cadre du partenariat. Il s’agit donc d’un outil de référence très utile à l’équipe tout au long de la réalisation d’un projet. Il est donc important de s’attarder à une telle entente dès le début du partenariat, avant même que des rapports de force s’établissent. En plus des rôles et des responsabilités de chaque personne et de chaque organisation, ce qu’on pourrait appeler la relation contractuelle, on va par exemple retrouver dans ces ententes de partenariat une description claire des intérêts communs, une spécification du temps consacré par chaque personne, chaque organisation, au projet, et une contribution financière s’il y en a. Les mécanismes de gestion, incluant les gestions de conflits, comment les résultats seront utilisés par chacune des parties, les compensations financières aux partenaires s’il y en a également, et aussi la durée du partenariat. On pourra aussi retrouver des éléments plus généraux qui décrivent le soutien de chaque organisation à la collaboration en matière de recherche, et ce, au-delà de la relation entre des chercheurs individuellement, et les partenaires. Ce type d’élément va permettre de contribuer à la viabilité du partenariat à long terme au-delà d’un projet spécifique. On pourra finalement retrouver différents éléments qui permettent de protéger l’indépendance des chercheurs et des étudiants impliqués dans le projet. La mise en place d’un comité de pilotage est un autre moyen de s’assurer du déroulement efficace et harmonieux du projet partenarial sur lequel on s’est entendu. Un tel comité permet de discuter ouvertement des intérêts de chacun. Il n’a pas nécessairement comme objectif de discuter des aspects détaillés de la recherche. Ce type d’aspect peut se discuter dans d’autres rencontres plus spécifiques, en plus petits groupes, etc. Une première rencontre d’un comité de pilotage avant même le début du projet va permettre de clarifier les attentes sur la gouvernance. Un des objectifs peut être aussi d’apprendre à se connaître, on peut se présenter, discuter des diverses expériences de recherche qu’on peut avoir eues, de nos attentes par rapport à la recherche partenariale, etc. Par la suite, des rencontres régulières, mais pas nécessairement fréquentes, vont permettre de garder une communication active au sein de l’équipe. Il devrait aussi y avoir une personne responsable des communications au sein du comité de pilotage, par exemple, un coordonnateur de recherche dont le rôle consisterait à tenir informé tout le monde de la planification du calendrier des étapes du projet. Un comité de pilotage assure une certaine transparence dans la réalisation du projet, ce qui s’avère essentiel pour établir une relation de confiance tout au long du projet, c’est-à-dire de son idéation jusqu’à l’appropriation ou la mise en œuvre des résultats par le ou les partenaires.