Le Criptime, un concept peu connu

Jayman, Humouriste

Dans cette vidéo, Jayman nous fait découvrir le concept du « Crip Time » qui remet en question la notion traditionnelle du temps en reconnaissant que les personnes en situation de handicap vivent le temps différemment en raison des contraintes liées à leur situation.

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SOCIÉTÉ INCLUSIVE #8 – CRIP-TIME

Salut, je suis Jayman, et Société Inclusive m’a invité à participer à son Colloque « La recherche participative Par/pour/avec les groupes marginalisés » pour que je puisses te partager les apprentissages que j’y ai fait.

Et dans cette dernière vidéo, je voulais te parler d’un terme que j’ai entendu, qui m’a beaucoup plus, et qui m’a aussi fait beaucoup réfléchir.

C’est le « crip-time ».

J’ai entendu ça dans la conférence d’ouverture intitulée « Créer des ponts en collaboration : co-création d’une ressource en équité culturelle », présentée par Véronique Leduc, professeure au département de communication sociale et publique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la citoyenneté culturelle des personnes sourdes et les pratiques d’équité culturelle.

Et je voulais lui parler de vive-voix pour qu’elle nous explique c’est quoi, ça, le crip-time.

Malheureusement, elle est partie tout de suite après sa conférence.

Faque y’a fallu que j’aille fouiller sur les internets pour bien comprendre c’est quoi.

*sarcastique* C’est bin les profs d’université, ça. Y te pitchent des idées pis des concepts sans trop te les expliquer, pis après y te laissent te débrouiller tout seul pour les comprendre par toi-même! Eurgh!

Donc, le crip-time, c’est un terme qui a été inventé pour permettre aux personnes handicappées de se réapproprier un gros stigma qu’ils vivent par rapport à la gestion du temps.

Parce qu’en anglais, le terme péjoratif pour une personne handicapée, c’est « crippled ». Pis le terme péjorarif pour « temps » c’est « time ». Crippled, crip-time!

L’idée, c’Est que les personnes en situation d’handicap ont une relation différente avec le temps.

Leur vie est remplie d’obstacles aux quotidiens qui rendent plus difficile le projet d’arriver « à l’heure ».

Ça peut être plus long se lever, se laver, s’habiller, aller à la toilette, manger. Le transport adapté peut arriver en retard. Ça peut être plus long de formuler une idée et de la partager dans une conversation.

Le crip-time, c’est une reprise de pouvoir par rapport aux impératifs de temps. C’est une approche flexible pour faire face aux horaires et aux échéanciers, que ce soit au niveau professionnel, social ou personnel.

Dans un merveilleux texte de Ellen Samuels, « Six Ways of Looking at Crip Time » (lien en commentaire https://dsq-sds.org/article/view/5824/4684 ), l’auteure nous dit que « Plutôt que de plier les corps et les esprits des personnes handicapées à l’horaire, le crip-time plie l’horaire pour rencontrer les corps et les esprits des personnes handicapées »!

Bien évidemment, tout n’est pas rose juste parce qu’on a trouvé une belle expression pour faire face à ses problèmes. Je t’invite à lire le texte de Ellen Samuels, où elle nous fait le cadeau de nous partager ses réflexions et expériences sur les aspects sombres du crip-time.

Mais je voulais t’en parler pour conscientiser au fait que si une personne en situation d’handicap prend plus de temps pour se préparer, arriver ou quitter, c’est zéro de la mauvaise volonté. C’est simplement qu’elle a des besoins temporels différents que les personnes non handicapées, et que de les prendre en considération dans l’organisation d’activités va enlever beaucoup de stress pour toutes les personnes concernées.

Merci énormément d’avoir suivi cette belle petite série de vidéos. J’espère que ça t’as donné le goût d’en apprendre plus sur la recherche participative et l’inclusion.

Si oui, Société Inclusive a une autre série de vidéos qui explore la question plus en profondeur : https://societeinclusive.ca/faq-recherche-participative/

Bonne recherche!

Ciao.