Comment peut-on réellement conserver des acquis par le transfert de compétences et de données ?

Rebecca Ataman, candidate au doctorat, Université McGill

Cette capsule décrit la manière de planifier, d'exécuter et de vérifier le transfert des connaissances en se basant sur le cadre d'application des "connaissances à la pratique" (CAP).

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Mon nom est Rebecca Ataman. Je suis kinésiologue agréé et PhD à la School of Physical and Occupational Therapy de l’Université McGill. Dans cette vidéo, nous verrons comment les connaissances sont conservées lorsque leur application est soigneusement planifiée, exécutée et contrôlée. L’application des connaissances est un ensemble de processus et d’activités visant à optimiser la mise en pratique des connaissances issues de la recherche.

L’application des connaissances étant complexe, la meilleure façon de planifier, d’exécuter et de contrôler minutieusement les activités d’application des connaissances est de se référer à des cadres d’orientation. Dans cette vidéo, nous vous présentons le cadre Knowledge to Action ou KTA.

Le cadre KTA a été développé par des chercheurs canadiens au début des années 2000. Depuis lors, il est utilisé par des organisations du monde entier pour guider le processus d’application des connaissances. Le cadre KTA se compose de deux éléments principaux : l’entonnoir de création de connaissances et le cycle d’action.

L’entonnoir de création de connaissances fait référence au développement et au perfectionnement des connaissances. Plus ces connaissances progressent dans l’entonnoir, plus elles sont prêtes à être utilisées dans la pratique. Dans l’entonnoir, nous pouvons voir que nous commençons par une recherche originale au sommet et qu’au fur et à mesure que nous descendons, les connaissances issues de la recherche sont résumées et affinées pour devenir plus utiles.

Le cycle d’action comprend les processus nécessaires à la mise en œuvre ou à l’utilisation active des connaissances et des pratiques. Comme nous pouvons le voir dans le cycle d’action, les activités vont de l’identification d’un manque de connaissances et de la sélection de connaissances pertinentes pour combler ce manque, à l’adaptation de ces connaissances à un contexte de pratique, en passant par l’évaluation des résultats de la mise en œuvre et le maintien de l’utilisation des connaissances. Il est important de noter que, si nécessaire, il est possible de revenir aux étapes précédentes avant d’avancer à nouveau.

La dernière étape du maintien de l’utilisation des connaissances correspond à la question qui a guidé cette vidéo, dans laquelle il était demandé comment les connaissances étaient conservées. Cependant, comme nous pouvons le voir dans le cycle d’action, le maintien ou la conservation des connaissances n’est pas un processus autonome. La connaissance durable est le résultat d’une série d’étapes soigneusement planifiées et exécutées qui constituent collectivement le processus d’application des connaissances. Pour mieux comprendre comment le fait de passer par les étapes du cadre KTA peut aboutir à la rétention des connaissances, nous pouvons appliquer un exemple de projet de mise en œuvre d’une société inclusive au cycle d’action.

A titre d’exemple, nous avons sélectionné le projet intitulé Cocreation of Leisure Experience, an Inclusive and Accessible Theater Space : le cas du Segal Center for the Performing Arts.

Les personnes qui ont mené ce projet comprenaient des chercheurs, des personnes atteintes de handicaps et des acteurs clés du Segal Center, ainsi que des personnes issues d’organisations sanitaires et non gouvernementales locales. Collectivement, ces personnes travaillent ensemble en utilisant une approche participative de l’application des connaissances. En d’autres termes, ils ont franchi les étapes du cadre KTA en équipe. L’équipe a reconnu que l’accessibilité pouvait être améliorée au Segal Center, mais elle ne disposait pas encore des informations nécessaires pour résoudre les problèmes d’accessibilité. La première chose qu’ils ont faite a donc été de collecter des informations pour identifier les difficultés rencontrées pour accéder et assister à des spectacles au Segal Center.

Ensuite, en utilisant les informations recueillies et les informations supplémentaires disponibles dans la littérature, l’équipe a travaillé ensemble pour adapter les connaissances disponibles aux ressources locales et aux installations du Segal Center. Ils ont ensuite identifié les obstacles et les facilitateurs de la performance et ont mis en place des stratégies pour y remédier.

Ce n’est qu’une fois cette planification achevée, que l’on est passé à la phase de performance accessible. L’équipe a évalué les résultats en matière de connaissances et de mise en œuvre de l’accessibilité en recueillant des données avant et après le spectacle pour voir l’effet d’un spectacle accessible sur l’accessibilité.

Ce projet est toujours en cours, l’accès continu à la formation à l’accessibilité et à d’autres stratégies de soutien contribuent au maintien de l’accessibilité des spectacles et fournissent les bases de nouveaux changements en matière d’accessibilité. Cet exemple montre comment ce groupe de parties prenantes a franchi les étapes du cadre KTA pour améliorer son intention de connaissances.