Pourquoi parle-t-on de recherche « participative » ?
Philippe Archambault, Prof. Université McGill et Marc Saint-Onge, coordonnateur Observatoire québécois du loisir
Comprenez l’importance de l’aspect collaboratif dans la recherche participative, en plus d’obtenir un aperçu des rôles des parties prenantes des projets.
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Je me présente, Philippe Archambault, de l’Université McGill. La question : que veut dire le terme «participatif» dans «recherche participative» ? Qu’est ce qui fait qu’un projet de recherche est un projet de recherche participative ? Je vais me présenter, Marc Saint-Onge, de l’Observatoire québécois du loisir. Pour moi, un projet qui est participatif, une recherche participative, c’est un projet dans lequel l’ensemble des acteurs qui sont présents partagent une vision commune, partagent une problématique commune, une compréhension relativement commune, quoi qu’il puisse y avoir certaines disparités, et c’est ce qui enrichit cette recherche participative. C’est les gens qui décident d’un commun accord de travailler ensemble. Qui sont ces personnes ? Ce sont des chercheurs, des chercheuses. Ce sont des étudiants et des étudiantes. Ce sont des personnes qui ont des limitations fonctionnelles elles-mêmes parfois. Ce sont des partenaires qui sont sur le terrain. C’est important d’avoir de la compréhension des rôles réciproques. Les chercheurs arrivent avec leur méthodologie rigoureuse, scientifique, arrivent avec les cadres conceptuels, arrivent avec une perspective qui est davantage plus globale. Les gens qui travaillent sur le terrain qui, comme moi, arrivont avec des enjeux de terrain quotidiens, on arrive avec des solutions qu’on a tenté de créer. On a travaillé avec des personnes, on a tenté de faire certains partenariats, mais c’est tous ces amalgames d’expertises réciproques qui font en sorte qu’un projet peut devenir participatif. C’est important qu’on ait une véritable collaboration, pas un travail à sens unique, donc, pour déterminer l’enjeux sur lequel on va travailler, donc, l’idéation du projet, toutes les parties vont travailler ensemble. C’est la partie la plus importante. Et en travaillant ensemble comme ça, en se penchant sur les enjeux, c’est là qu’on va déterminer le projet de recherche proprement dit. Donc, tout ça va se faire vraiment en collaboration importante pour que le projet réponde aux besoins des partenaires. Tout le monde travaille ensemble, ça ne veut pas dire que tout le monde travaille sur les mêmes tâches. En effet, on se partage les tâches selon les expertises et les disponibilités. Donc, si souvent, les chercheurs qui vont s’occuper des aspects méthodologiques, le choix des outils, le choix des outils qui vont servir pour la collecte de données, c’est eux aussi qui vont faire la collecte de données, les étudiants, les chercheurs, qui vont donc faire les enregistrements, les sondages, les entrevues et tout ça. Mais c’est important que les partenaires aussi, en fait que tout le monde soit impliqué. Tout le monde soit au courant, puisse prendre part aux décisions pour tous ces choix là qui vont être faits sur la méthodologie. Une des étapes importantes du processus que tu viens de décrire, Philippe, c’est la partie d’analyse. Pour quelqu’un qui travaille sur le terrain, ça peut parfois être plus rebutant. Ça peut être parfois un peu trop loin de notre réalité. Toutefois, c’est tellement important d’impliquer les partenaires de terrain dans ce processus d’analyse parce que, en bout de course, les solutions qui vont en sortir, les résultats qui vont en sortir, c’est pour une application. C’est pour contribuer à une réelle inclusion des personnes qui ont des limitations fonctionnelles. Et cette étape, il faut vraiment qu’on y travaille fort et que tout le monde se sente concerné. C’est important que tant les chercheurs que les partenaires trouvent leur compte dans un projet de recherche. Ce qui est important pour des gens qui travaillent sur le terrain, des partenaires, aux chercheurs et chercheuses, c’est cette possibilité d’être partie prenante du projet de recherche lui-même. On ne veut pas signer strictement une lettre d’appui. On ne souhaite pas être nécessairement des faire-valoir, si on pouvait le dire comme ça. On cherche à être une partie prenante de se sentir engagé et concerné dans le projet de recherche. J’insiste un peu sur l’élément que, en bout de course, ce sont les praticiens, les gens qui sont des professionnels sur le terrain, qui vont appliquer, qui vont rencontrer les instances décisionnelles pour pouvoir les influencer à l’aide de l’ensemble des données qu’on aura obtenu. Et c’est vraiment très important, cette partie. Les chercheurs aussi veulent trouver leur compte dans un projet de recherche. Pour eux, ce qui est important, c’est de participer à un projet qui soit original, qui fasse avancer les connaissances. Eux sont intéressés à former leurs étudiants, à avancer les connaissances, comme j’ai dit, aussi faire progresser leurs carrières. Tout ça leur sert à faire progresser leur carrière. Donc, ils ne veulent pas seulement offrir un service et veulent pas juste faire un sondage, répondre à une question pour répondre à une question dont on connaît déjà peut-être la réponse. Ils veulent pouvoir contribuer à quelque chose d’original. Ce qu’on dit depuis tantôt, c’est important de ne pas instrumentaliser aucun des partenaires qui sont autour de ce projet-là. Exactement. On veut que tout le monde puisse trouver leur compte. Tout le monde puisse partager leurs connaissances respectives et donc de faire un véritable travail en équipe.