Qu’est-ce que la recherche participative? Que peut-elle m’apporter ?
Philippe Archambault, Prof. Université McGill et Marc Saint-Onge, coordonnateur Observatoire québécois du loisir
Découvrez l'approche de la recherche participative et quelques stratégies pour intégrer ses acteurs et rendre plus efficiente la démarche.
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Alors, la question : qu’est ce que la recherche participative, et que peut-elle m’apporter ? Toi, Marc Saint-Onge de l’Observatoire québécois du loisir, quelles sont tes préoccupations ? Moi, je travaille énormément sur le terrain avec différents acteurs et on est toujours très préoccupés à trouver des solutions, mais ce n’est pas toujours évident qu’on trouve toutes ces solutions. Parfois, on en trouve qui ne nous satisfont pas. Parfois, elles sont à très court terme et on cherche, je cherche des solutions qui pourraient venir du monde de la recherche participative. Je te poserais la question Phillippe Archambault, de l’Université McGill à Montréal : comment ça pourrait m’aider ? comment ça pourrait, on pourrait travailler avec la recherche participative ? Alors, la recherche participative,c’est un procédé où des intervenants sur le terrain, comme toi, et des chercheurs universitaires comme moi, se mettent ensemble pour trouver des solutions à des enjeux concrets. Notre but, c’est vraiment de répondre à une de ces priorités par une approche scientifique, donc systématique. Alors, c’est vraiment une alliance entre des gens sur le terrain, comme toi, des chercheurs, pour répondre à un enjeu et une préoccupation. Pour moi, je suis heureux d’entendre cette explication, parce que ça me clarifie davantage, mais j’ai besoin de solutions qui vont persister dans le temps. Quand je dois rencontrer mes directeurs pour demander des sommes d’argent supplémentaires, et je dois réussir à leur vendre cette idée-là. Et je cherche toujours ces solutions et je cherche toujours ces mécanismes qui vont permettre d’améliorer. Ce que je faisais il y a cinq ans ou dix ans, c’est impossible de le faire encore aujourd’hui. Je dois absolument trouver de nouvelles solutions. Comment ça pourrait être la recherche elle-même pour être aidante ? La recherche scientifique, c’est une approche systématique où on va poser une question, puis on va se donner les moyens pour y répondre et on va trouver des résultats, des solutions. Mais peut-être, c’est plus facile d’y répondre à ta question avec un exemple concret, avais-tu peut-être une idée qui trotte dans la tête, puis on pourrait à partir de là ? J’en ai plusieurs idées, mais une, entre autres, avec laquelle j’ai à composer, c’est l’intégration des enfants handicapés dans les camps de jour. De nombreuses municipalités nous interpellent, de nombreux acteurs sur le terrain ont un grand vouloir, mais ce n’est pas toujours évident d’intégrer les enfants. Et cette recherche de mécanismes n’est pas toujours présente. Est-ce qu’il y aurait matière dans ça à faire une recherche avec cette idée-là ? Bien, c’est un excellent exemple. Peut-être qu’une première question, ce serait de comprendre la problématique, de comprendre pourquoi les enfants en situation de handicap sont pas bien intégrés dans les activités du camp de jour. Alors, on pourrait par exemple faire des entrevues avec les moniteurs, avec les gestionnaires du centre de jour, avec les parents, même avec les enfants. On pourrait avoir un peu de leurs idées de ce qui est à améliorer. On pourrait aussi faire une recherche dans la littérature scientifique pour voir quels autres, parce que vous n’êtes pas les seuls à avoir eu cette problématique-là. Donc, essayer de voir quoi d’autres existent sur ce sujet-là. Puis, en mettant tout ça ensemble, les observations sur le terrain, les entrevues, ce qui existe déjà dans la littérature, on pourrait proposer des solutions concrètes qu’on pourrait ensuite appliquer sur le terrain, donc dans la municipalité. Quand on travaille ensemble, ça va bien. Quand vous êtes présents, ça va bien. C’est quand les gens avec qui on travaille, qui ont de nombreuses connaissances et s’éloignent un peu de notre quotidien, et on rencontre certaines problématiques, jusqu’où on peut compter sur l’aide de la recherche participative et des chercheurs pour véritablement implanter des mécanismes, des solutions que vous trouvez ? La recherche peut aussi servir à mettre en place les solutions et à vous accompagner dans ce processus-là, par exemple. Donc, une fois qu’on a identifié une solution ou des solutions pour les camps de jour, on pourrait la mettre en place, un projet pilote. Ensuite, on peut faire des observations sur le terrain pour voir comment les choses se passent. On peut encore une fois poser des questions ou faire des entrevues avec les moniteurs, avec les parents et avec les enfants. Voir qu’est-ce qui était, qu’est-ce qui a fonctionné, qu’est-ce qui n’a pas bien fonctionné, qu’est-ce qu’on pourrait améliorer ? Puis, avec tout ça, on peut faire des recommandations pour rendre la solution plus pérenne et l’améliorer. Qu’est-ce que ça représente comme tâches, comme obligations, comme responsabilités si je m’associe à un projet de recherche participative ? J’ai toujours mon quotidien à réaliser. J’ai toujours mes tâches qui me sont de plus en plus lourdes. Qu’est-ce que ça représente ? C’est sûr que ça demande du temps. Ça demande du travail. C’est une approche systématique, la recherche. On va arriver souvent avec des assistants de recherche, des étudiants, donc on va faire, on va faire une bonne partie du travail, mais c’est un travail d’équipe, alors il faut aussi que tu y mettes du tien, ou que tes propres ressources soient aussi disponibles. Mais on va s’ajuster et donc on va trouver un projet qui est réalisable selon les échéanciers, selon les ressources qui sont disponibles. Mais le point positif, c’est qu’après ça, on va arriver avec des solutions qui sont bien documentées et qui vont vous servir pour toutes sortes de choses, donc pour améliorer les services et autres. Si je comprends bien Philippe, si je veux entrer dans la recherche participative d’abord et avant tout, il faut bien connaître nos responsabilités, nos tâches, nos obligations réciproques et de bien savoir composer avec. C’est important pour qu’on puisse en arriver à se trouver certaines solutions qui sont pérennes et qui vont véritablement s’installer. Exactement !